#2 Les professionnels qui font notre association : Portrait d'Anouk, Job coach
Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Bonjour, je m’appelle Anouk, j’ai 33 ans et j’ai rejoint l’équipe du SEA au poste de job coach en avril 2022, après une expérience de 6 ans au Cap Emploi 75. Je suis diplômée en psychologie de l’orientation, de l’évaluation et du conseil (master 2). Ce qui m’a plu dans ce master, c’est qu’il permettait de valoriser le potentiel de chaque individu en se centrant sur ses points d’appuis (forces, compétences, expériences, envies…).
Pouvez-vous nous expliquer votre métier et comment vous avez commencé à travailler dans le domaine de la santé mentale ?
Le métier de job coach ou de référente en emploi accompagné est un nouveau métier, peu connu du grand public et souvent mal compris, car à la croisée de plusieurs professions. J’accompagne, soutien et guide les personnes en situation de handicap psychique ou porteuses de troubles neurodéveloppementaux dans leur parcours professionnel au sens large. Ce qui signifie que mon champ d’action démarre lors de l’élaboration du projet professionnel, passe par la recherche d’emploi/de stage, la phase d’intégration dans le collectif de travail, jusqu’au maintien en emploi. L’accompagnement s’adresse également aux employeurs du secteur privé et public qui le souhaitent. Les accompagnements proposés sont flexibles, ils s’adaptent aux besoins spécifiques des personnes accompagnées et ne sont pas limités dans le temps. Cette adaptabilité aux situations individuelles est possible grâce à la liberté d’action du job coach et à la flexibilité de notre organisation de travail (horaires, lieu de rendez-vous et modalités…).
La fonction du job coach est de favoriser les liaisons entre les différentes sphères de la personne (personnelle, professionnelle, sociale et médicale) et de permettre aux clients (individus et entreprises) de développer autant que possible leur pouvoir d’agir. Mon rôle n’est pas de prendre de décision à la place des personnes accompagnées, mais de soutenir leur prise de décision tout au long de leur parcours professionnel. La mission du job coach est également de sensibiliser les individus, partenaires, employeurs au handicap psychique/TSA et de prendre part à la destigmatisation de cette catégorie de la population dans le monde du travail.
Depuis le début de mes études de psychologie, je suis investie dans le domaine de la santé mentale par l’intermédiaire de mes stages universitaires dans des structures variées du sanitaire et du médico-social.
Au quotidien comment accompagnez-vous les personnes vivant avec des troubles psychiques ?
Comme n’importe quelle personne qui exprime le besoin d’être soutenue dans ses démarches professionnelles. Je fais preuve d’écoute afin de comprendre les situations globales et les besoins exprimés. Chaque personne est unique, un accompagnement et une posture adaptée aux besoins spécifiques de la personne sont donc proposés. Ouverte à d’autres conceptions de vie professionnelle que la mienne, je reste attentive aux signaux de modulation de l’état de santé. Le cadre du suivi job coaching est posé en début d’accompagnement et maintenu tout au long de celui-ci. Une orientation vers d’autres interlocuteurs plus adaptés peut être préconisée lorsque cela parait nécessaire. Comme évoqué précédemment, le rôle du job coach est de favoriser les liens (avec l’employeur, l’équipe de soin, la famille, le service social…) et ces liens permettent entre autres de sécuriser le parcours professionnel des personnes accompagnées.
En parallèle de l’accompagnement individuel, le SEA propose des ateliers collectifs permettant aux personnes suivies d’expérimenter la pair-émulation, c’est-à-dire la relation de soutien entre pairs.
Quels sont les défis les plus importants auxquels vous êtes confrontée au quotidien dans votre travail ?
Actuellement, les événements qui m’impactent le plus sont les évolutions de l’organisation du travail. Le SEA fonctionne dorénavant en plateforme, avec une homogénéisation nationale du financement de l'accompagnement. Cela peut générer une inquiétude mais nous nous organisons au mieux pour pérenniser l'avenir du métier de job coach et garantir la qualité de notre travail sur le terrain.
Pouvez-vous nous décrire une expérience gratifiante ou significative que vous avez vécue du fait de votre métier ?
La première personne que j’ai accompagné lors de mon arrivée dans le service était sans emploi depuis une dizaine d’années, n’avait pas encore défini de projet professionnel, avait peu d’espoir dans la reprise d’une activité professionnelle salariée et était envahie par ses angoisses. Au cours de son suivi, il se remobilise progressivement par l’intermédiaire de réflexions à propos de ses perspectives et envies professionnelles, de l’acception de sa situation de handicap et de l’intégration de ses limites dans l’identification de son projet. La réalisation d’une action significative pour lui (la phase de sélection à l’Ecole 42) lui permettra de prendre confiance en lui, en ses compétences et d’accepter son projet de développer sa profession libérale d’artiste plasticien photographe. Cette prise de décision sera pour lui une façon de se libérer de ses anciens interdits familiaux et de s’accepter pleinement en choisissant la voix professionnelle qui l’anime profondément. Il se sent aujourd’hui bien mieux, il a terminé sa thérapie et est pleinement investi dans son activité artistique, même si celle-ci ne lui permet pas encore d’en vivre.
La gratitude vient surtout du fait d’avoir soutenu le développement du pouvoir d’agir de cette personne, lui permettant de s’accepter et d’accepter son choix professionnel malgré certaines entraves intérieures et extérieures.
En quoi consiste la collaboration avec vos collègues au sein de l’association et comment travaillez-vous collectivement pour soutenir les personnes connaissant une altération de leur santé mentale ?
Avec mes collègues du SEA, la collaboration est constante et indispensable au bon fonctionnement du service et à notre bien-être au travail. Mes collègues sont d’un soutien sans faille dans la réalisation de mon travail. Une « multi-référence » peut être mise en place, afin de permettre l’intervention d’une collègue lorsque cela nous semble intéressant ou nécessaire du fait de la situation du client ou d’une compétence spécifique de la collègue en question. Cela permet d’enrichir les accompagnements et de faire intervenir un tier quand cela est pertinent.
La collaboration avec les collègues des autres unités de l’association se met en place progressivement depuis la centralisation sur le site de Bastille des unités spécialisées dans l’insertion professionnelle des personnes porteuses de troubles psychique et/ou mentaux. Dans ce cadre, l’ESAT, l’Espace Mogador, l’EJA, la SOTRES et nous, nous réunissons toutes les 6 semaines environ autour de trois thématiques : l’accompagnement des employeurs, la sensibilisation et le café rencontre. Cela nous permet de nous connaître, de mieux appréhender les enjeux de chaque unité et de travailler ensemble autour de sujets qui nous rassemblent. L’objectif final étant la mise en place d’actions communes dans ces trois thématiques, visant l’inclusion et la déstigmatisation des personnes en situation de handicap psychique et/ou mental.
Pour vous, quels seraient les 3 mots qui qualifieraient l’association ?
Historique : inscrite depuis 1959 dans l’intégration des patients vivant avec des troubles psychiques dans le monde ordinaire grâce au travail.
Engagée : contribue à l’évolution des regards et des comportements à l’égard des personnes en situation de handicap psychique.
Pluridisciplinaire : pluralité et éclectisme des unités de l’association, qui sont complémentaires et proposent une offre de service globale.
Quels sont les outils et ressources que vous trouvez les plus utiles dans votre pratique professionnelle ?
Le collectif de travail : comme soutien, appui, mise en commun de nos réflexions sur les divers sujets et situations que traverse le service.
La collaboration mise en place avec les équipes de soin, les aidants, les partenaires et l’employeur : elle permet de sécuriser le parcours de nos clients en s’appuyant sur les compétences pluridisciplinaires présentes.
Notre « plan de rétablissement » : boîte à outils interne au SEA, proposant des outils de réflexion et d’échange sur divers sujets (le projet professionnel, la divulgation, la situation de santé et professionnelle…). Ces outils permettent aux clients de garder une trace écrite de leurs avancées réflexives tout au long de l’accompagnement, et d'amener une autre ressource dans un accompagnement principalement oral et duel.
L’expérience de travail : comme vectrice de rétablissement et donc de santé, favorisant la mise en action de la personne et le développement de son pouvoir d’agir.
Y-a-t'il de nouveaux projets au sein de votre unité dont vous aimeriez nous parler ?
Le café rencontre : un atelier collectif permettant la rencontre entre nos clients et les entreprises privées et publiques du milieu ordinaire de travail sur divers thèmes comme le théâtre, les ressources humaines, la mission handicap, la radio… Et depuis 2024, cet atelier est ouvert à toutes les unités du site Bastille.
Nous avons commencé à nous former à la clinique de l’activité en 2023 et nous souhaitons poursuivre cet apprentissage en 2024.
Nous avons également l’envie de développer notre offre de services auprès des entreprises (encore en réflexion) : sous forme d’actions de sensibilisations variées et des invitations à des moments d’échange sur des thématiques.
Merci à Anouk pour son témoignage inspirant !
#7 Portrait de professionnels en santé mentale Céline, psychologue clinicienne à l'Espace Ados
Bonjour, pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Bonjour, je m’appelle Céline Dalla
Ouverture des Maisons Hospitalières de Sénart – Un nouveau pôle de soins et d’accompagnement en Seine-et-Marne
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#6 Portrait de professionnels en santé mentale Delphine, responsable paie et ADP au siège de l'association
Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Bonjour, je m'appelle Delphine et j’ai rejoint l