#18 Les professionnels qui font notre association - portrait d'Alice, cadre de santé aux Maisons Hospitalières de Sénart

Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

Bonjour, je m’appelle Alice Pinho et je suis actuellement cadre supérieure de santé au sein des Maisons Hospitalières de Sénart. Ce pôle regroupe trois unités complémentaires : une unité d’hospitalisation temps plein Maison Partenaires, une unité dédiée à la cohabitation composée d’appartements thérapeutiques Passerelle, et une unité d’hospitalisation de jour, l’Espace de Jour. J’ai rejoint l’association en mai 2025 avec la volonté de poursuivre un engagement fort pour la qualité des soins et le développement de projets innovants au service des patients.

Pouvez-vous nous expliquer votre métier et comment vous avez commencé à travailler dans le domaine de la santé mentale ?

Oui bien sûr.  J’ai travaillé pendant 17 ans dans une autre association de santé mentale, d’abord en tant qu’infirmière pendant 8 ans, puis comme cadre de santé pendant 5 ans et demi. J’ai ensuite occupé le poste de directrice adjointe du pôle médico-social pendant 3 ans, période durant laquelle j’ai accompagné l’ouverture d’un établissement d’accueil médicalisé (EAM).

Ma carrière a débuté en soins généraux, notamment en chirurgie et aux urgences. Très vite, j’ai ressenti le besoin d’avoir plus de temps d’échange et d’écoute avec les patients, ce qui m’a naturellement orientée vers la psychiatrie. Mon institut de formation étant implanté dans un hôpital psychiatrique, j’y ai également développé une sensibilité particulière pour la santé mentale.

Convaincue que la qualité du soin repose autant sur la technicité que sur la relation humaine, j’ai choisi de me spécialiser dans ce domaine. Au fil de mon parcours, les différents postes que j’ai occupés m’ont permis d’acquérir une vision globale du fonctionnement des établissements de santé mentale.

Aujourd’hui, en tant que cadre supérieure de santé, je coordonne les équipes, veille à la qualité des soins et accompagne les projets d’amélioration du parcours patient. J’accorde une grande importance à la relation de confiance, au management participatif et à la qualité de vie au travail, car une équipe soudée et épanouie contribue directement au bien-être des patients.

Au quotidien comment accompagnez-vous les personnes vivant avec des troubles psychiques ? 

Mon rôle est d’accompagner les équipes pour que, chaque jour, leur engagement collectif contribue concrètement au mieux-être et au rétablissement des patients. Cela consiste à coordonner les équipes au plus près des personnes vivant avec des troubles psychiques. Cet accompagnement s’appuie sur la cohésion d’équipe, le lien de confiance et un travail collectif d’amélioration continue.

Concrètement, j’interviens de différentes manières selon les besoins : j’anime, coanime ou participe à des réunions d’équipe et de synthèse, parfois en supervision. Ces temps d’échanges permettent d’aborder le vécu des patients, d’analyser les situations rencontrées et de proposer des pistes d’amélioration. J’apporte également un éclairage plus spécifique, lié à mon expérience et à mon expertise dans le domaine de la santé mentale, notamment sur les aspects psychopathologiques, organisationnels ou règlementaires.

La finalité de mon rôle est de faire en sorte que chaque journée de travail ait un impact positif pour le patient : que, grâce à la mobilisation et à la cohésion des équipes, il avance dans son rétablissement et sa réhabilitation. Dans les unités de réhabilitation psychosociale, notre objectif « ultime » est d’aider la personne à retrouver son autonomie, à mobiliser ses propres ressources et à réduire progressivement sa dépendance au soin, afin qu’elle puisse mieux vivre avec sa maladie et limiter les rechutes.

Quels sont les défis les plus importants auxquels vous êtes confronté au quotidien dans votre travail ?

Fédérer, donner du sens et maintenir la cohésion, même dans les périodes exigeantes, font partie de mes plus grands défis au quotidien.

L’un des enjeux majeurs de ce métier est de trouver un équilibre entre les exigences institutionnelles, les besoins des équipes et l’intérêt du patient. Le travail en santé mentale demande du temps, de l’écoute et une grande disponibilité émotionnelle, ce qui peut parfois être difficile à concilier avec les contraintes organisationnelles et administratives.

Plus largement, le défi permanent reste d’accompagner les équipes dans un contexte en constante évolution : nouvelles réglementations, évolution des pratiques, difficultés de recrutement ou complexité croissante des situations. Mon rôle est alors de soutenir, d’insuffler du sens et de veiller à préserver la qualité du lien et du soin.

Enfin, il me paraît essentiel de continuer à faire vivre une culture du soin centrée sur la personne, malgré la charge et la multiplicité des missions. Cela passe par la reconnaissance du travail de chacun et la valorisation des compétences collectives car c’est cette richesse humaine qui fait la force de nos établissements.

Pouvez-vous nous décrire une expérience gratifiante ou significative que vous avez vécue du fait de votre métier ?

Une expérience particulièrement gratifiante a été celle de la certification HAS des Maisons hospitalières de Sénart. Bien que nouvellement arrivée, j’ai vu toutes les équipes se mobiliser pour relever ce défi. Grâce à une collaboration inter-services menée entre les différents pôles et sites de l’association, nous avons traversé cette période intense grâce à un travail collectif remarquable, et obtenu un retour positif des experts visiteurs.

Au cours de cette expérience, j’ai également été marquée par le retour des équipes, qui m’ont confié que ma présence et mon accompagnement avaient contribué à les motiver et les fédérer. Cette situation m’a rappelé combien la confiance, le collectif et la reconnaissance des compétences de chacun sont essentiels dans notre métier — et cela n’a vraiment pas de prix.

En quoi consiste la collaboration avec vos collègues au sein de l’association et comment travaillez-vous collectivement pour soutenir les personnes connaissant une altération de leur santé mentale ?

La collaboration avec mes collègues repose sur une vraie cohésion entre les différentes unités sanitaires de l’association. Sur l’ensemble des sites de Paris, Cergy et Sénart, nous avons su harmoniser au maximum nos pratiques malgré les spécificités de chaque structure, pour offrir la meilleure prise en charge possible aux patients.

Cette dynamique s’est construite grâce à des réunions régulières, des échanges entre équipes et le partage des expériences, ce qui permet de travailler collectivement, de soutenir les personnes en difficulté et de valoriser l’expertise de chacun.

Pour vous, quels seraient les 3 mots qui qualifieraient l’association ?

Si je devais qualifier l’association en trois mots, je dirais : collaboration, pour le travail collectif au quotidien ; engagement, pour le dévouement des équipes envers les patients ; et perfectionnement, pour notre volonté constante d’améliorer nos pratiques et de progresser ensemble.

Quels sont les outils et ressources que vous trouvez les plus utiles dans votre pratique professionnelle ?

Les ressources les plus utiles dans ma pratique sont avant tout la confiance de la direction, de l’encadrement, des équipes et les échanges collaboratifs entre collègues. Ces éléments permettent de travailler ensemble efficacement et de toujours garder le patient au centre de nos décisions, tout en assurant la qualité des soins.

Y-a-t-il de nouveaux projets au sein de votre unité dont vous aimeriez nous parler ?

Les nouveaux projets aux Maisons hospitalières de Sénart portent principalement sur le réajustement du projet d’établissement, avec un renforcement et un perfectionnement des propositions de réhabilitation, afin de favoriser un rétablissement durable des patients.

Merci Alice !