#17 Les professionnels qui font notre association - portrait de Geneviève, coordonnatrice du CLSM de Cergy Pontoise

Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

Bonjour, je m’appelle Geneviève Gagneux. Je suis coordinatrice du Conseil Local de Santé Mentale (CLSM) de l’agglomération de Cergy-Pontoise. Mon poste de coordination, soit un ETP, relève d’une convention de partenariat établie entre l’agglomération de Cergy Pontoise, l’ARS 95, le GHT Novo Pontoise et l’association Les ailes déployées. A ce titre, je participe aux activités des Maisons Hospitalières de Cergy.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le Conseil Local de Santé Mentale (CLSM) de Cergy-Pontoise ?

Le CLSM est une instance de santé publique qui résulte d’une volonté locale d’instaurer une démarche de démocratie participative autour de la santé mentale. Cette plateforme de concertation et de coordination est fondée sur l’égale participation des personnes concernées et d’acteurs locaux intersectoriels (élus, associations d’usagers et des familles, sanitaire, médical, médico-social, social habitat, éducation nationale etc.).

Ce dispositif participatif s’inscrit également dans une approche communautaire. Il est aussi un outil de médiation facilitant le décloisonnement des pratiques professionnelles et un levier en vue d’améliorer les parcours de soins de santé et de vie.

Pouvez-vous nous expliquer votre métier et comment vous avez commencé à travailler dans le domaine de la santé mentale ?

J’ai un parcours que l’on peut qualifier d’atypique. Titulaire d’une maîtrise en Sciences de l’Education à l’université Paris 13 - Villetaneuse axée anthropologie, ethnographie et sociologie, je suis également titulaire d’un Master 2 en Education Clinique et Santé de l’UFR Santé à l’université Paris 13 - Bobigny.

Côté professionnel, j’ai exercé pendant onze ans au Québec comme responsable régionale en Agence régionale de santé et services sociaux / santé publique. Mes fonctions m’ont amenée à élargir mon champ d’action et d’intérêt pour la santé mentale. À mon retour en France, j’ai rejoint le Conseil local de santé mentale (CLSM) de l’Agglomération de Cergy-Pontoise. Un beau défi m’attendait : mettre en place une plateforme de concertation et de coopération entre les acteurs intersectoriels locaux sous la forme d’un réseau intégré et d’une coordination transversale en santé mentale.

Au quotidien, comment soutenez-vous l’équipe des Maisons Hospitalières de Cergy ?

Le co-portage de mon poste de coordination facilite la coopération interactive entre le CLSM et les unités des Maisons Hospitalières de Cergy, les professionnels (éducateurs, médecins chefs, cadres socio-éducatifs) et la direction de l’établissement. Tous participent à travers différents comités ou actions. La direction et le médecin chef des Maisons Hospitalières de Cergy sont également membres du CODIR du CLSM.

De plus, des représentants de chaque unité participent à la démarche d’élaboration du plan d’action 2025-2030 du CLSM. Ils participent aussi régulièrement à la réalisation d’événements, comme le Forum de la santé mentale en 2023 sur le territoire qui a accueilli plus de 400 visiteurs.

Quels sont les défis les plus importants auxquels vous êtes confrontée au quotidien dans votre travail ?

Je dirais que les défis auxquels je suis confrontée sont multiples : mettre en place un management transversal, créer de la cohésion et faire émerger des consensus pour répondre aux besoins exprimés par nos partenaires, par les usagers et par les acteurs intersectoriels (sanitaire, médical, médico-social, social, éducation, emploi,…).

Conformément à son rôle, le CLSM impulse une dynamique du « faire ensemble » dans une logique de complémentarité et de continuité entre les acteurs issus d’horizons et de pratiques variées. Il s’agit de favoriser une démarche du « aller vers » une dynamique de santé et de santé mentale communautaire.

Pouvez-vous nous décrire une expérience gratifiante ou significative que vous avez vécue du fait de votre métier ?

Je dirais la synergie qui se dégage au sein de ce dispositif, dans lequel chaque partenaire peut y trouver sa place et contribuer au « réfléchir collectivement » et au « faire ensemble ».

Je pense également à la mise en œuvre du 1er plan d’action 2021-2024 dont 95% des actions ont été réalisées.

Et enfin, la participation des acteurs locaux aux assemblées plénières annuelles ayant accueilli plus de 80 participants en présentiel.

En quoi consiste la collaboration avec vos collègues au sein de l’association et comment travaillez-vous collectivement pour soutenir les salariés / les personnes connaissant une altération de leur santé mentale ?  

Mon bureau est à l’extérieur des locaux des MH, mais je suis en lien permanent avec les professionnels des Maisons Hospitalières de Cergy dans le cadre de notre partenariat.

Pour vous, quels seraient les 3 mots qui qualifieraient l’association ?

Pour moi, ce seraient les mots dynamisme, cohésion et innovation. L’association Les ailes déployées est de mon point de vue une association ouvertes aux nouvelles idées, notamment avec l’intégration de la pair-aidance au sein de ses pratiques.

Quels sont les outils et ressources que vous trouvez les plus utiles dans votre pratique professionnelle ?

Ce qui est utile dans ma pratique, c’est de participer à des formations, des temps d’interconnaissance permettant d’entretenir et de mettre à jour mes connaissances et compétences et de participer à des colloques ou des rencontres partenaires dans mon champ d’expertise.

Y-a-t-il de nouveaux projets au sein de votre service dont vous aimeriez nous parler ?

Oui, plusieurs projets ont fait leur apparition :

• La mise en place d’une formation CLSM à destination des sapeurs-pompiers « PSSM Sapeur-Pompiers » financé par la Délégation départementale 95 de l’ARS. Cette formation vise à permettre de mieux comprendre les troubles de santé mentale, adopter une posture plus appropriée lors des interventions auprès des personnes en souffrance psychique, en travaillant sur la posture professionnelle et la prévention.
• Le projet “Un moment sans détour”, qui me tient particulièrement à cœur. Inspiré de l’émission Les Rencontres du Papotin, il propose de donner la parole à des personnes concernées par des troubles psychiques ou mentaux, volontaires pour devenir journalistes amateurs. Encadrées par des professionnels de la santé mentale, elles mèneront des entretiens avec des personnalités publiques. L’objectif est de lutter contre les préjugés et les attitudes discriminatoires, de valoriser la parole des premiers concernés et de promouvoir une culture participative de la santé mentale. La réalisation du projet est prévue pour novembre 2026.

Merci Geneviève pour cet interview !